La Ferronnerie a du Style
Du Moyen Age à la Renaissance
A partir du XIième siècle, avec l'art roman, le fer forgé
toujours utilisé massivement pour les armes et les armures,
apparait comme un art décoratif. Les moines qui contrôlent la sidérurgie
font dès le XIIième siècle, deux inventions déterminantes
dans l'histoire de la Ferronnerie:
-Le four à masse pour la réduction du mineraie
-Le martinet hydraulique: un marteau actionner par un moulin
détail des grilles de l'Abbaye de Sainte Foy de Conques
(XIIième siècle)
Au XIIIe siècle, début de l'art gothique, on utilise l'étampage:
le fer est placé dans une forme en relief, appelée étampe,
et frappé à chaud. Les grilles sont toujours composées
de brindilles déployées en bouquet mais leurs terminaisons sont
maintenant décorées.
Au XIVe siècle, le rivet remplace progressivement le collier. Il est
souvent agrémenté d'une corolle découpée et repoussée.
D'autre part une répétition de motifs quadrilobés, voire
polylobés, remplace progressivement les bouquets de brindilles.
La Renaissance s'amorce en 1495 avec le retour d'Italie de Charles VIII (1483
- 1498). Les artistes et architectes italiens sont conviés par François
1er (1515 -1547).
Au cours du XVIe siècle, le fer forgé supplante progressivement
les balustres en pierre sur les balcons, puis dans les escaliers. Paralèllement
la sidérurgie fait de grand progrès, les toles apparaissent et
les fers sont vendus calibrés dans leur forme et leurs dimensions. Les
sections rondes des brindilles disparaissent au profit du rectangle des fers
plats ou carrés.
Sous Henri IV, toutes les bases sont données pour l'avènement
de la Ferronnerie d'Art
un siècle et demi de création le XVIIieme et la premiere moitié
du XVIIIieme siecle
L'art classique ou le classicisme
Les bases sont données sous Louis XIII (1610 - 1643):
Les formes utilisent le rapport du nombre d'or ou de la racine carré
de 2
Les ouvrages sont composés de fers plats assemblés sur le chant.
L'ensemble est fait d'éléments répétés en
alternance des verticales droites ou ondulées.
Les rouleaux jadis formant un S et par symétrie des coeurs sont interompus
et prolongés par des droites.
Le feuillage n'est plus forgé dans la masse mais découpé
dans de la tôle en relief avec au moins ue nervure centrale fortement
marquée.
Ce qui change sous Louis XIV (1651 - 1715):
Les dessins suivent une double symétrie (verticale et horizontale)
Les décors sont inscrits dans un cadre avec à la fin du règne
des C dans les angles.
Ces cadres déterminent les grands panneaux horizontaux qui alternent
avec d'autre plus étroit, verticaux appelés pilastre
L'ensemble est très massif, la lourdeur est accentuée par une
plus grosse epaisseur des montants et traverses de section carré.
Les rouleaux s'applatissent légèrement
Les rouleaux en forment de S sont maintenant interrompus par une cassure (un
bec)
Le Style Rocaille (1715 - 1760)
Poussé à l’extrême dans l'esprit du "baroque,
le classicisme devient Rocaille ou Rococo.
Il trouve son apogée sous le règne de Louis XV.
La courbe est sublimée on rejette la droite.
Les balcons sont galbés sur le plan horizontal et vertical.
La double symétrie est abandonnée.
Les dessins sont très chargés, la coquille qui donne son nom au
style est parfois déformée ou stylisée.
On expose ses richesses avec utilisation du bronze, les feuilles d'acanthe sont
recouvertes d'or.
Le Néoclassicisme (1760 - 1793)
Les caisses sont vides, le Rocaille s'efface, l'on revient à des ouvrages
plus sobre. Les fouilles de Pompéi redonnent le gout à l'Antique.
Amorcé sous Louis XV, Le néo classicisme cohinside avec le règne
de Louis XVI.
C'est le retour de la symetrie, des cadres et de la droite ,avec cassure à
angle droit,
Les courbes subsistent dans le cercle et l'ovale.
Les fers s'épaississent se qui alourdi l'ensemble.
Apparitions de frises et de grillages
Le directoire (1795 - 1799)
Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793, mais la république
ne parvient pas à s'imposer face à la monarchie soutenue par les
pays
frontaliers.L'instabilité de la période politique n'est pas favorable
au mécénat et à la création artistique, la ferronnerie
reste sobre peu de décoration
gratuite.
Retour du barreaude qui peut être décoré d'une des façons
suivantes:
- une bague à chaque barreau
- l'extrémité supérieure des barreaux en ogive ou en plein
cintre, parfois doublé
- des pilastres où l'on retrouve flèches, croix, losanges ou cercles.
- des frises encore sous l'influence de l'antiquité.
Le XIXième siècle
Le consulat (1799 - 1804)
L'empire (1804 - 1815)
La restauration (1815 - 1830)
La monarchie de Juillet (1830 - 1848)
Le second empire (1848 - 1870)
Période bien trop instable pour les ferronniers.
Le fer est remplacé par la fonte, et parfois le laiton avec une finition
très en vogue (laiton + oxyde d'argent): Le canon de fusil.
L'Art Nouveau (1887 - 1914)
Le Crystal Palace à Londres, puis le Grand Palais et la Tour Eiffel
à Paris redonne le gout du fer.
L'industrialisation et les progrès technologiques qui en découlent
poussent les architectes et les artisans vers une première révolution
mondiale : L'Art Nouveau.
On ne s'inspire plus des frises antiques, la nature stylisée devient
le centre du monde artistique. Les architectes se veulent anti-conformistes.
Les formes sont courbes et assymétriques. C'est le style coup de fouet,
l'Art Nouille, l'Art Spaghetti. Les principaux acteurs sont Antonio Gaudi (La
Sagrada Familia, Barcelone - 1887), Victor Horta (hôtel Tassel, Bruxelles
- 1893), Hector Guimard ( le Castel Béranger, Paris- 1895), Louis Majorelle
(Ecole de Nancy - L'escalier et la balustrade en fer forgé des Galeries
Lafayette, Paris - 1913).
Les fers décoratifs des grilles ou des rampes d'escaliers sont employés
pour leur finesse et leur légèreté, les assemblages sont
souvent rivetés. Les motifs sont des fresques végétales
ou apparaissent d'une façon toujours très stylisée des
fleurs, des insectes , des grenouilles, des paons... La fonte reste utilisée
pour les pièces massives (pilastre de rampe ) ou pour des ouvrages avec
répétitions d'élément.
L'Art Déco (1925-1939)
Finie la "Belle Epoque", le bon gout se découvre
à Paris en 1925 à l'Exposition internationale des Arts décoratifs
et industriels modernes. Les architectes prônent un retour aux formes
épurées essentiellement géométriques, sans ornements
superflus.
Plusieurs type de fer se retrouvent dans un même ouvrage: plat, carré,
large plat et rond.
Dans les dessins on trouve l'octogone, le cercle et des séries de trois
droites, et suite au succès des arts africains qui passionnent les créateurs
de cette époque: des groupes de lignes brisées vues sur les statuettes
ou totems.
Les rouleaux d'antan s'affichent sans noyaux, le fer est aminci à l'extrémité.
Les motifs sont influencés par le cubisme. La rose est à l'honneur,
mais on trouve aussi corbeilles de fruits, fontaines jaillissantes, ou cornes
d’abondance.
Sous l'influence du fauvisme, la couleur l’emporte sur la forme, on utilise
de l'inox du laiton poli, les aciers sont peints, vernis, polis ou martelés,
avec des mélanges de finitions et de matières possible dans le
même ouvrage.